Presentation Hawx 2

Le premier épisode de H.A.W.X. avait quelque peu divisé les foules. Soit on lui accordait des sensations arcades bien sympas, soit on cédait à ses limitations. Avec cette suite, tout le monde devrait arriver à un certain consensus.

Tom Clancy's H.A.W.X. 2

Quand un jeu sort et divise sur ses qualités et défauts, en général on s'attend à ce que sa suite corrige le tir et soit en mesure de rassembler un peu plus les foules. Ou au pire, on peut toujours se contenter d'un certain statu quo. H.A.W.X. 2 a choisi une troisième voie : changer des choses mais pas celles qu'on aurait voulu. Ceci dit attention, il y a des ajouts sympathiques. En premier lieu, dans cette suite, on n'incarne plus Crenshaw mais trois pilotes différents, un appartenant à l'escadrille H.A.W.X. 2, un Russe et un Écossais. Trois personnages pour un scénario axé sur une énième éventuelle troisième guerre mondiale mais auquel on accroche très difficilement, au point de zapper la plupart des cinématiques. Des scènes d'ailleurs non seulement confuses mais souvent mal doublées et pas franchement d'une grande beauté. A la rigueur, peu importe, on n'est pas au cinéma, et les scénar' intorchables dans un jeu Tom Clancy, ça n'a rien d'une surprise.

Test Tom Clancy's H.A.W.X. 2 PC - Screenshot 42Le décollage fait partie de certaines missions.

Toujours orienté arcade, H.A.W.X. 2 a toutefois quelque peu changé son gameplay. En premier lieu, l'intelligence artificielle connaît quelques améliorations que l'on ressent surtout dans sa capacité à se servir des leurres et à éviter vos missiles. Du coup, l'utilisation du canon est revalorisée, ce qui rend les dogfights un peu plus ardus et oblige à se livrer à quelques poursuites. Dans le même esprit, le fameux ERS, l'assistance au pilotage qui vous guidait dans les approches d'interception ou de bombardement n'est plus activable à tout instant mais intervient à certains moments clefs comme l'atterrissage ou le ravitaillement. Ah oui, c'est nouveau ça aussi. A présent, on peut décoller et atterrir. Autant le dire tout de suite, la phase de décollage ne présente guère d'intérêt et ne consiste qu'à allumer le moteur puis à accélérer. C'est mou, c'est long et ça n'est pas particulièrement immersif. La possibilité d'atterrir est déjà plus intéressante. D'une part elle demande que l'on fasse attention à son approche, d'autre part cela permet, si une base aérienne est dans les parages durant la mission, d'aller refaire le plein de munitions et de santé à tout moment. Par ailleurs, à deux ou trois reprises au cours de la campagne, vous serez invité à vous ravitailler en vol. Une opération délicate qui demande une certaine adresse mais qui n'est finalement qu'un petit gadget très peu employé dans le jeu.

Test Tom Clancy's H.A.W.X. 2 PC - Screenshot 43Confortable position de tir, mouhaha.

Et tant qu'on y est, poursuivons sur les ajouts. Afin de varier un peu le rythme de la progression Ubisoft a également intégré des séquences "alternatives". A quelques reprises, vous prendrez le contrôle de drones soit pour vous livrer à des séances d'espionnage, soit pour laminer les troupes au sol. Vous pourrez même retrouver une phase à bord d'un AC-130 dont vous dirigerez les tourelles. Oui, comme dans Modern Warfare. Si l'ensemble a des allures de rail-shooter et surprend un brin dans le contexte, au moins cela permet d'étoffer un peu la progression et d'apporter une certaine immersion en nous faisant repérer nous-mêmes les cibles que l'on devra bombarder ensuite. L'idée est sympathique et s'accorde avec une autre qualité issue du premier jeu : la diversité des environnements et situations proposés. Même si, à ce titre, on déplore l'absence de lieux aussi spectaculaires que ceux proposés par le premier épisode, Washington, Rio ou Cap Canaveral. Voilà, maintenant, il reste à aborder les sujets qui fâchent.

Test Tom Clancy's H.A.W.X. 2 PC - Screenshot 44Fort heureusement, l'opération ne devra pas être répétée trop souvent.

Si Ubisoft a ajouté des choses, d'autres ont purement et simplement été évincées. Le soutien des équipiers par exemple, devient une option rendue disponible dans certaines missions uniquement. Pire, et même carrément horripilant, il n'est plus possible de changer de vue à la volée. Si vous souhaitez alterner vue cockpit et vue à la troisième personne, vous devrez mettre le jeu en pause, aller dans les options et changer le mode de caméra. Alors vous m'excuserez mais : gné ? Un sérieux problème d'ergonomie auquel on ajoutera une interface parfois surchargée d'informations. Lorsque à l'écran s'affichent vos trois objectifs de défense, 20 cibles potentielles, une fenêtre indiquant un missile locké sur vous à l'intérieur de laquelle se greffe une fenêtre de communication plus quelques indicateurs de menaces, c'est simple, on ne comprend plus rien. Et on ne tarde pas à en souffrir tant les missions de H.A.W.X. 2 tendent à devenir confuses. La quasi-totalité de ces dernières sont des missions au cours desquelles on devra supporter et protéger d'autres troupes, souvent plusieurs groupes qui plus est. Alors c'est très bien ce genre de mission, ça met la pression tout ça, mais au bout d'un moment, on se sent surtout privé de toute liberté, guettant en permanence l'état de santé des troupes, jouant avec la sensation constante d'être sous le joug d'un chronomètre invisible. Le rythme en souffre et l'interface hyper confuse n'aide en rien à savoir où notre aide est la plus attendue. Vas ici, fais ça, attention à ça, fonce là-bas, mais non là, pas ici et attention on te tire dessus. Tout ça en bataillant pour éviter les missiles ennemis.


Test Tom Clancy's H.A.W.X. 2 PC - Screenshot 45Je redresse si je veux.

Car voilà bien une autre caractéristique de ce second volet qui tient de la démence. On passe pratiquement plus de temps à esquiver des missiles qu'à en tirer. Si on se réjouit que le challenge prenne de l'ampleur, là on frise parfois le n'importe quoi. Dans certaines missions, à peine l'avion a t-il quitté le sol que l'on doit déjà esquiver trois missiles. On pourra se retrouver avec 6 bestiaux collés au derrière et donc devoir passer de longues minutes à enchaîner les manœuvres d'évitement. On vous laisse imaginer le résultat quand pendant ce temps, les troupes au sol se font laminer en à peine 2 minutes. Ce n'est plus du challenge, c'est de l'ennui. Un sentiment qui est renforcé par un autre changement difficile à comprendre : la dégradation des sensations. Autant le premier volet offrait de chouettes sensations arcades, autant ici on doit composer avec un appareil qui n'a aucune inertie et se déplace de façon très sèche, presque saccadée et sans rendu très convaincant de la vitesse. En gros, prendre son pied en jouant à H.A.W.X. 2 est presque un pari. Et ce n'est pas le multijoueur limité à du deathmatch qui sauvera la mise.